On se doutait bien que l’UMP et Sarkozy n’allaient pas faire campagne avec les misérables 21M€ plafonnés, calculés au pro rata des électeurs de droite. L’État remboursera la moitié de cette somme au trésorier du parti, Éric Woerth (le mec de la magouille des champs de course de Chantilly). Sachant qu’un gros meeting de campagne à l’américaine – ça fait saliver les sarko boys – coûte dans les 600 000 euros, et pas 100 000 comme annoncé, Jérôme Lavrilleux, l’ancien directeur adjoint de la campagne de Sarkozy, estime à 50 millions au moins le coût global de cette campagne. Comment trouver les 30 bâtons qui garantissent le succès de l’opération « Sarko président » ?
Par le biais de la Libye, notamment. Takieddine, l’homme d’affaires qui fait le pont entre l’Orient et l’Occident pour la droite « républicaine », vient de balancer qu’il a livré trois valises de cash pour un montant total de 5 millions d’euros à Guéant et Sarkozy. Le tout entre 2006 et 2007, soit dans la dernière ligne droite de la campagne Sarko/Ségolène. C’est Claude Guéant, le secrétaire général de l’Élysée, alors véritable ministre de l’Intérieur et de l’extérieur, un Premier ministre officieux, qui récupère le fric.
Merde, nous qui pensions que les relations de Sarko dans le monde des affaires et de la finance suffisaient pour se voir ouvrir une ligne de crédit illimitée ! Mais à quoi servent les grands patrons, bordel, pour que nos candidats républicains aillent prendre du fric en Afrique, que ce soit au Gabon (Chirac) ou en Libye ? Takieddine qui parle – enfin – à quelques jours du premier tour de la primaire de droite, ça sent le coup fourré, mais c’est mieux que rien. La vérité ne sort jamais pour de bonnes raisons, toujours pour de mauvaises. Ce pauvre Guéant traîne toujours son histoire de tableau à 500 000 euros, et il est toujours mis en examen. Gageons qu’il s’en sortira : quand on tient le renseignement à l’Élysée, on a les moyens de se défendre. C’est pour ça que ces postes sont si convoités.
Justement, ça convoite grave, en ce moment. Les outsiders sont sur la ligne de départ, les favoris devant, les rois du prono – qui se sont plantés en troupeau sur le braquage Trump – commencent à s’affoler : la cote de Juppé chute tranquillement, celles de Fillon et Sarko montent, Poisson fait un carton dans les manifs, mais heureusement, les caméras de Franz-Olivier Giesbert, la balance nationale numéro un, étaient là pour dénoncer le rapprochement du Poisson avec la Bête immonde :
On sent qu’on entendra longtemps parler de ce Poisson, qui fait le lien entre la droite républicaine et la droite nationale, et qui donc a tranché le cordon sanitaire, ce qui lui a valu une engueulade des Autorités Morales. À propos, on se demande qui a bien pu établir ce cordon sanitaire, qui visait plus à paralyser le nationalisme français qu’à maintenir la droite sous l’eau… Ceux qui reprochent à la gauche socialiste de n’avoir pas eu à subir de cordon sanitaire avec le PC se trompent d’argument : le PC des deux dernières décennies est tout sauf nationaliste. Il n’y avait donc pas de risque…
En revanche, avec ce vieux paysan russe de Georges Marchais, qui a lancé un jour à Elkabbach « je ne vais pas prendre mes leçons à l’étranger, moi », et qui a osé dire ça :
À droite, ça piaffe ; à gauche, on sort les poignards. Le sang n’a pas encore séché que Montebourg, la machine à trahir, plante sa dague dans la couenne du président. Un sondage donne Hollande battu par Montebourg au second tour des primaires de gauche. Logique : Hollande est en perdition, et Montebourg se prend pour le sauveur, de la gauche et de la France. Laissons-le rêver. Hollande lui prépare un coup de Jarnac dont il se souviendra. D’ici aux 22 et 29 janvier 2017, il peut se passer beaucoup de choses. Un président blessé peut être très dangereux : il n’a rien à perdre.
Si, du poids. Mangerait-il trop de sucre ? C’est le débat apolitique du moment. Mélenchon a choisi un régime quinoa, il bouffe moins de viande, du coup BB le félicite, il se met les écolos dans la poche (ça n’a jamais été le grand amour entre Mélenchon et les Verts), et gagne une forme nouvelle pour attaquer la dernière ligne droite non pas de sa vie, mais de sa vie politique. La der des der. Vu ses thèmes de campagne et son discours, on est en droit de se demander si sa candidature n’est pas un montage de l’oligarchie pour occuper le créneau de Marine Le Pen, histoire de limiter le vote social & national de contestation…
Sarkozy dira de Hollande qui l’avait reçu à l’Élysée en janvier 2015, propos rapportés par Michèle Cotta dans son livre Comment en est-on arrivé là ? Histoire d’un chaos politique :
« De près, immonde... Ses cheveux sont mal teints, il a l’air d’un ministre chinois. La graisse dégouline sous sa chemise, et, en dessous, il a des petites jambes d’enfant... »
Et le sucre ? Drogue dure ! C’était hier la journée mondiale du diabète, et ça va intéresser les femmes, très friandes de cette drogue. À quoi sert le sucre ? Eh bien à faire du glucose, nourriture numéro un des cellules, et c’est le sang qui livre cette pitance essentielle. On ne va pas entrer dans les formules chimiques, sinon tout le monde va décrocher. Le glucose se trouve essentiellement dans les glucides, pâtes, patates, riz et compagnie. Il est assimilé, utilisé et stocké (en glycogène), selon les besoins des organes (cerveau, foie). Cependant, trop de glucose dans le sang, c’est soit qu’on bouffe trop de gâteaux (pas trop grave), soit qu’on manque d’insuline (plus embêtant). Sans cette hormone, pas de transformation du glucose en nourriture pour les cellules. Les diabétiques et les insulino-dépendants savent ça par cœur.
À Bordeaux, une équipe de recherche a déterminé que le sucre présentait toutes les caractéristiques d’une drogue et ses bénéficiaires les caractéristiques de l’addiction : « escalade de la consommation, difficulté à s’abstenir, vulnérabilité à la rechute et diminution des seuils de récompense du cerveau ». Nous sommes tous logiquement attirés par le sucre, et sa consommation stimule la zone de plaisir du cerveau. C’est donc une espèce de masturbation cérébrale. Le neurobiologiste Serge Ahmed, de cette même université de Bordeaux, accuse les glucoses industriels cachés d’être utilisés pour générer des comportements addictifs. Mais le sucre est surtout un consolateur naturel puissant, un anxiolytique qu’on trouve partout. Sarko était accro au chocolat (son ex Cécilia surveillait sa consommation), et Hollande est connu par les pâtissiers de l’Élysée pour être « très dessert ».
Conclusion : François Hollande, vu ce qui se profile, n’est pas près d’arrêter de bouffer des gâteaux.